La dénutrition, un risque majeur pour les seniors

La dénutrition touche désormais un grand nombre de personnes âgées. Leur statut nutritionnel se fragilise surtout par certaines modifications physiologiques liées à la dépendance, au vieillissement, aux troubles cognitifs et à la dépression. Elle constitue un grand risque et un enjeu majeur de santé chez les seniors. Comment alors prévenir la dénutrition chez les personnes âgées ?

La dénutrition chez les personnes âgées

La prise en charge et le dépistage de la dénutrition doivent être prioritaires chez les seniors. La dénutrition est surtout un état pathologique qui se distingue par un déséquilibre de la balance énergétique. Les apports des besoins nutritionnels sont donc insuffisants. Elle se caractérise par une carence en énergie et en protéines, accompagnées d’une carence en oligo-éléments et en vitamines.

D’après la Haute Autorité de santé, elle touche environ 4 à 10 % des seniors qui vivent à domicile. Elle atteint notamment 15 à 39 % chez celles vivant dans la maison de retraite ou en institution et jusqu’à 70 % chez les seniors hospitalisés. Pourtant, la dénutrition présente désormais un grand risque chez les personnes âgées.

En effet, l’insuffisance des apports nutritionnels se traduit par une perte de poids. L’état de fragilité se traduit ensuite par des épisodes pathologiques fréquents.Une fois, la dénutrition déclenchée, il est vraiment difficile de revenir à un état nutritionnel normal. Elle peut augmenter les risques de chute et peut avoir un impact important sur la mortalité. Il est donc incontournable d’agir tôt lorsque les indices de risque apparaissent.

Quelles sont les différentes causes de la dénutrition ?

Chez les personnes âgées, les modifications de l’organisme peuvent favoriser la survenue de la dénutrition. L’avancée de l’âge s’accompagne en général par des troubles de l’appétit qui peut conduire à une consommation nutritionnelle insuffisante.

Contrairement aux adultes, en cas d’hospitalisation, les seniors ne compensent plus ses apports énergétiques. Il est donc indispensable de bien agir en prévention.

La fragilisation du statut nutritionnel se traduit par des altérations métaboliques à savoir le diabète ou l’intolérance en glucides. Mais les modifications du métabolisme protéique peuvent aussi conduire à une diminution de la masse musculaire.

Puisque la prévalence de comorbidités augmente avec l’âge, elle peut également détériorer le statut nutritionnel. Sachez que la dépression, les troubles cognitifs et la dépendance sont surtout les facteurs majeurs de risque de dénutrition chez les personnes âgées.

Il en est de même pour certaines maladies chroniques comme les cancers et les insuffisances cardiaques, rénales, respiratoires et hépatiques. On peut aussi trouver les troubles de la déglutition et les troubles bucco-dentaires. Et enfin, les régimes restrictifs tels que les régimes sans sel, sans sucre, et sans graisse, elles peuvent également entrainer la dénutrition chez les seniors.

Quelles sont les conséquences de la dénutrition chez les personnes âgées ?

La dénutrition entraine en général une perte de masse musculaire chez les personnes âgées. Elle peut même aggraver la fonte musculaire ou la sarcopénie. Cette déficience nutritionnelle s’associe également à l’augmentation du risque de fractures et de chutes. Elle diminue surtout la mobilité de l’individu concerné.

Chez certaines malades alitées, la dénutrition peut même augmenter le risque d’escarre. À l’hôpital, on peut confirmer que le statut nutritionnel altéré s’associe avec une grande fréquence de complications postopératoires et d’infections nosocomiales. En revanche, le traitement de la dénutrition en institution et à l’hôpital est encore insuffisant.

Il est intéressant de savoir que la prise en charge nutritionnelle des seniors dénutris peut diminuer certaines complications médicales et réduire l’incidence des escarres. Elle peut même limiter la mortalité.

Pour savoir si une personne âgée est dénutrie, il est très important de prendre en compte plusieurs éléments. Le diagnostic de la dénutrition repose surtout sur différents outils tels que la mesure du poids corporel, le dosage du taux de l’albumine dans le sang et le calcul de l’indice de masse corporelle.

On peut dire qu’un senior est dénutri lorsqu’il perd 5 % de son poids en 1 mois ou 10 % en 6 mois. Son IMC est inférieur à 21 et l’albuminémie inférieure à 34 grammes par litre. Son MNA global est aussi inférieur à 17. Mais on parle d’une dénutrition sévère lorsqu’une personne âgée présente les cas suivants : la perte de poids supérieure à 10 % en 1 mois, un IMC inférieur à 18,5 et le taux d’albuminémie inférieur à 29 grammes par litre.

La prise en charge de la dénutrition chez les personnes âgées

Tous les facteurs qui peuvent aggraver le statut nutritionnel d’une personne âgée doivent être considérés. Ce sont surtout la qualité de vie, les comorbidités, et les traitements en cours. Il en est de même pour la dépendance, l’espérance de vie et le contexte socio-environnemental. Si ces facteurs sont encore inaccessibles au traitement, l’objectif nutritionnel doit être recentré sur le confort relationnel des repas.

Concernant les modalités d’enrichissement des repas, un senior doit prendre une à trois cuillères de poudre de protéines par jour. La poudre de lait concentré, les œufs et les fromages fondus ou râpés apportent aussi plus de protéines chez les personnes âgées. Le beurre fondu et la crème fraîche épaisse peuvent également apporter plus de calories.

Pour améliorer la prise en charge nutritionnelle des seniors, l’aide-ménagère est qualifiée pour préparer les repas et pour faire les courses. Certaines associations organisent tout aussi bien le portage des repas à domicile.

Différentes structures telles que les services sociaux municipaux, les centres communaux et locaux mettent à la disposition des seniors, des professionnelles et de leur entourage. L’aide sociale départementale, l’allocation personnalisée d’autonomie ou l’APA et les caisses de retraite complémentaires peuvent également intervenir pour la prise en charge financière de tous ces aides. Il en est de même pour certaines mutuelles.

Comment prévenir la dénutrition chez les personnes âgées ?

Une personne âgée doit effectuer des activités physiques modérées pour stimuler son appétit, pour préserver l’autonomie et pour maintenir sa force musculaire. La marche, le jardinage ou les escaliers doivent convenir à sa mobilité et à son mode de vie.

Pour prévenir la dénutrition, elle doit prendre trois repas par jour. Chaque repas doit être surtout riche en laitage et en féculents, sans oublier les fruits et les légumes. Un senior doit aussi consommer de la viande, de poisson ou de l’œuf à deux repas. Il ne faut surtout pas oublier de surveiller son poids à chaque consultation médicale.

Si vous constatez qu’une personne âgée perd de poids, il est indispensable d’effectuer un bilan biologique et un examen clinique complet. La préparation des repas doit être bien organisée. Mais vous pouvez aussi introduire des collations comme les entremets ou même les gâteaux dans leur alimentation. Vous pouvez même introduire quelques compléments nutritionnels oraux.

Pour pouvoir augmenter les apports alimentaires, il est primordial de bien respecter les trois repas par jour et de privilégier une alimentation riche en protéines animales et en énergie. Et surtout, vous devez les adapter aux goûts de chacun et à ses capacités de déglutition. Pour prévenir la dénutrition, une personne âgée doit pendre au moins 400 kcal de protéines par jour. Sachez que la supplémentation en vitamine D peut également prévenir la chute.

Pour conclure, la dénutrition présente un grand risque chez les personnes âgées. C’est un enjeu majeur pour eux. Mais la prise en charge nutritionnelle accompagnée d’une activité physique adaptée et modérée peut améliorer l’état de santé des seniors. Pour assurer donc la meilleure qualité de vie des seniors, il est indispensable de suivre ses quelques conseils utiles.

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